Tous les dimanches, au culte, nous avons l’occasion de louer Dieu par nos chants et nos prières, de recevoir un enseignement de sa Parole et de vivre un moment de communion fraternelle. Une réunion de semaine, que cela soit une étude biblique ou une réunion de prière, nous permet d’aller un peu plus loin dans la formation à la vie chrétienne ou dans l’intercession. Si cela se passe en petit groupe, de préférence dans l’ambiance d’un accueil familial, la communion fraternelle est encore approfondie. Pour que l’encouragement à la marche par la foi devienne encore plus personnel, cependant, il est utile de s’engager dans un partenariat de prière (PP) ou un groupe de croissance (GC).
Le PP est un engagement, souvent quasi permanent, de la part de deux personnes du même sexe à prier ensemble et l’un pour l’autre. Elles se rencontrent régulièrement, et de préférence au même créneau horaire (afin de simplifier la programmation), que cela soit toutes les semaines ou tous les quinze jours (déjà un peu plus compliqué… ou éventuellement chaque mois, mais cela risque d’être trop espacé). Dans le un à un, elles s’ouvrent l’une à l’autre et elles prient pour tous les domaines de leur vie : personnel, relationnel, associatif, familial, professionnel, etc. Ensemble, elles cherchent à trouver des réponses à leurs questions, à résoudre leurs difficultés, à grandir dans la foi, à vaincre la tentation, à progresser dans la sanctification, et à développer leur témoignage et leur service dans l’Église et dans le monde.
Un PP est vécu soit par deux personnes à un stade similaire de la vie chrétienne, par un chrétien plus expérimenté avec un plus jeune ou simplement par des personnes ayant une certaine affinité. Pour le lancer, il suffit de trouver une personne disponible et volontaire, qu’elle soit de la même Église ou d’une autre. Il se passe soit en présentiel, soit en visioconférence ou sur un média social, soit au téléphone, le matin avant le travail, à l’heure de midi, pas trop tard le soir ou pendant le week-end, et pourquoi pas en journée pour des gens qui seraient disponibles ? Par la suite, il peut s’ouvrir à une troisième personne, voire une quatrième, mais il est important qu’il puisse être vécu dans la confiance mutuelle (ce qui implique la confidentialité) et dans une certaine intimité. Il réunit, par exemple (mais la liste est loin d’être exhaustive), des pasteurs, des conjoints de pasteur, des parents, des voisins, des collègues de travail ou des amis…
Il est important que le partenariat de prière puisse être vécu dans la confiance mutuelle (ce qui implique la confidentialité) et dans une certaine intimité.
Certains PP se créent spontanément, mais si on veut les développer un peu plus, voire les généraliser, cela demandera que des personnes qui y sont engagées puissent sensibiliser les autres, en témoignant le dimanche ou aux réunions de semaine des bienfaits qu’elles y reçoivent. Il faudrait aussi des incitations personnelles de la part des responsables d’Église ou de groupe afin que davantage de monde s’engage dans ces partenariats. Et si on veut que l’élan se maintienne, il faudrait régulièrement le renouveler.
Un grand nombre de considérations à propos des PP s’appliquent aussi aux GC, mais le concept des GC, à mon idée, est potentiellement plus dynamique. Certains le pratiquent un peu comme Monsieur Jourdain a pratiqué la prose, sans en être conscient, mais c’est grâce à l’intervention de Neil Cole au Forum des évangélistes en 2009, et à son livre Une Bible, du café et des disciples[1], que ma propre expérience s’est développée. J’espère que la présentation qui suit est fidèle à l’esprit de Neil Cole, tout en l’adaptant au contexte français et à la vie d’Église, telle que je la connais. Neil Cole est californien, en effet, et vit dans une culture davantage imprégnée de l’esprit évangélique. Les GC qu’il anime incluent souvent des non-chrétiens, et les participants s’engagent à lire toute la Bible en un an, à raison de 25 chapitres par semaine.
Dans un GC à la française, on s’engage entre personnes du même sexe, dans l’objectif de grandir ensemble dans la foi, à :
On lance un GC avec un accord entre deux personnes, qui cherchent à intégrer une troisième et puis une quatrième personne. L’arrivée de la quatrième personne permet à courte échéance de séparer le groupe en deux, et de recommencer le processus, en théorie jusqu’à l’infini ! Je dis « en théorie », car j’ai rarement vu la création de GC de la deuxième génération, et j’attends encore pour voir un GC de la troisième (il se peut que d’autres personnes aient plus de succès que moi) ! Nous Français devons être plus compliqués que les Américains ! Une telle dynamique exige sans doute un degré de maturité personnelle et spirituelle. C’est important que l’objectif de la multiplication et la formation des disciples soient inscrits dans l’ADN du groupe dès le départ. Il est facile de s’installer à long terme dans des relations sympathiques, au lieu de favoriser la croissance et la multiplication.
Le groupe de croissance est un outil de multiplication et de formation de disciples à la fois assez simple et assez performant.
Dans les rencontres du GC, on parle en priorité des lectures qu’on a faites en commun et des combats qu’on mène comme disciple et témoin de Jésus. Et si on a le temps, on peut traiter des thèmes comme :
Le GC est un outil de multiplication et de formation de disciples à la fois assez simple et assez performant, et une forte stimulation au témoignage et au service des chrétiens. On s’y implique de manière personnelle et on y parle de dimensions très pratiques et très concrètes de la vie chrétienne. Si une Église veut favoriser la création de GC, elle devra y consentir un certain investissement. Il faudrait sans doute que l’un de ses responsables se consacre à la tâche, en suivant de près les groupes, en les encourageant à se renouveler continuellement et en incitant les membres de l’Église à s’y engager. L’investissement ne sera pas vain : les fruits potentiels sont considérables.
« l’Église dans tous ses états », une rubrique en partenariat avec Les Cahiers de l’École Pastorale
Les Cahiers de l’École Pastorale est une revue trimestrielle de théologie pratique et pastorale. À travers des articles de fond, des prédications et des présentations de livres, elle oeuvre à faire des ponts entre la théologie et la vie des Églises. Son but est d’encourager les pasteurs, les responsables d’Église et plus largement les chrétiens engagés dans un ministère, à penser et approfondir leur foi et leur pratique au sein de leurs Églises.
[1] Neil COLE, Une Bible, du café et des disciples, Lyon, Éditions Clé, 2009.
[2] Richard FOSTER, Éloge de la discipline, Nîmes, Éditions Vida, 1993.
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