Depuis quelques années, le 1er septembre est décrété journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, une initiative œcuménique à laquelle participent orthodoxes, catholiques et protestants. Pour marquer cette initiative en 2017, sera lancé officiellement en France un « label Eglise verte » (www.egliseverte.org). Martin Kopp, coordinateur du groupe climat à la Fédération Protestante de France, explique la démarche dans une interview parue dans le journal La Croix le 6 août dernier :
« D’abord, on établit en ligne son « éco-diagnostic » par le biais d’un questionnaire à choix multiples qui couvre cinq thèmes : les célébrations et la catéchèse, les bâtiments, les terrains éventuels de la paroisse, l’engagement communautaire et global et les styles de vie des individus. En fonction du résultat, l’Église situe son niveau dans « la conversion écologique » ».
La conversion est un changement, une évolution dans la pensée ou la pratique
Conversion. Le mot est lâché ! Dans les Eglises évangéliques, on a l’habitude de réserver le terme de conversion au moment décisif, au début de sa vie chrétienne, où le croyant choisit de suivre le Christ. Ce qui n’empêche pas d’ailleurs un certain nombre de chrétiens évangéliques de se convertir plusieurs fois, estimant à chaque fois que la conversion précédente n’en était pas vraiment une… Nos amis catholiques ont l’habitude d’associer la conversion à l’ensemble de la vie du chrétien et parlent même souvent de conversion permanente. Mais parler, pour une Eglise, de conversion écologique peut paraître surprenant.
Dans un sens profane, le mot conversion évoque simplement un changement, une évolution dans la pensée ou la pratique. Mais le terme est beaucoup plus connoté en contexte chrétien. La conversion, dans la Bible, implique une repentance, un changement de cœur, un changement de vie.
Nous qui proclamons la gloire du Dieu créateur, nous sommes happés par la fuite en avant de nos société occidentales de consommation.
Alors il ne s’agit pas, bien-sûr, de se convertir à l’écologie comme on se convertit à Jésus-Christ ! Il peut, certes, y avoir, dans certaines démarches écologiques extrêmes, un relent de paganisme qui remplace le retour à Dieu par le retour à la nature, et certaines pensées à la mode (comme l’antispécisme…) vont parfois dans ce sens. Mais il y a bien un réel changement en profondeur à vivre, y compris pour les chrétiens. Nous qui proclamons depuis toujours la gloire du Dieu Créateur, nous sommes aussi happés par la fuite en avant de nos sociétés occidentales de consommation, qui met en péril l’équilibre de la nature. C’est vrai dans notre mode de vie individuel. Ça l’est aussi pour le mode de vie de nos Eglises ! Le site Internet www.egliseverte.org promet de fournir des fiches techniques et des conseils pratiques pour permettre aux Eglises de progresser dans ce domaine.
L’idée me paraît excellente. Et lorsque le label sortira, de nombreuses églises pourront faire l’éco-diagnostic et mesurer la marge de progrès à faire ! Est-ce que vous et votre église êtes prêts pour la conversion écologique ?
Vincent Miéville avec la Rédaction
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