Depuis plus de trente ans, l’organisme Formapré propose une formation décentralisée pour les chrétiens engagés dans l’Église, ceux désireux d’approfondir leurs connaissances tout en gardant leur activité professionnelle. Elle propose durant cinq années cinq sessions par an, chacune durant deux jours, combinés à un programme d’études personnelles. Une formation académique, au plus près des Eglises.
L’idée a commencée en 1985, « à l’époque, le besoin était de former les responsables et les personnes engagées dans Églises locales, en étant présent au plus près des Églises, pour être avec ceux qui ne pouvaient pas se déplacer » explique Micaël Razzano, président du conseil d’administration Formapré. « Depuis, beaucoup d’Eglises mettent en place des formations, on en trouve aussi sur internet, la réponse est plus diversifiée. On essaie de s’adapter à ce contexte mais le besoin est toujours là. » La formation des responsables reste encore indispensable. « Elle est la clé de voûte d’une Église solide. Nous souhaitons que Formapré continue d’y jouer un rôle fondamental. L’enjeu est la formation des cadres, c’est un défi important » appuie Micaël Razzano.
La grande particularité de Formapré, c’est d’offrir une formation de niveau académique, alors que les formations du type discipulat foisonnent. « Notre spécificité est de travailler avec trois écoles, une commission pédagogique et des équivalences avec les trois écoles partenaires. C’est assez unique. De plus, la diversité proposée représente bien le monde évangélique français. Le côté interdénominationnel, avec une volonté de collaborer entre les écoles, tout en s’appuyant sur une confession de foi commune est une force de Formapré » souligne Micaël Razzano.
Le côté interdénominationnel, avec une volonté de collaborer entre les écoles, tout en s’appuyant sur une confession de foi commune est une force de Formapré.
Micaël Razzano
Les trois écoles en question sont la Faculté Jean Calvin à Aix-en-Provence, la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine et l’Institut Biblique de Nogent-sur-Marne. « Nous sommes membres du CNEF, relève Micaël Razzano, attaché à la diversité évangélique. Donc il faut jouer le jeu quand on vient à Formapré de respecter cette diversité. »
Formapré s’organise en centres. Pour qu’un centre se crée, il faut que plusieurs Églises s’associent. « Les stagiaires côtoient d’autres chrétiens pendant cinq ans, c’est mieux qu’un culte en commun une fois dans l’année » relève Micaël Razzano. Chaque centre a le même fonctionnement et est constitué en association. Le centre d’Île-de-France fut le premier à voir le jour, à Nogent-sur-Marne. Aujourd’hui, on en compte sept : Île-de-France Est (Nogent-sur-Marne), Île-de-France Ouest (Versailles), Centre de la France (Orléans), Alsace (Strasbourg), Sud-ouest (Bordeaux), Sud (Montpellier), Sud PACA (Aix-en-Provence). La formation proposée dans chaque centre couvre en cinq ans les domaines essentiels de la formation biblique et théologique : connaissance biblique (ancien et nouveau testament), doctrine, histoire de l’Église, éthique et théologie pratique.
« On propose un programme clé en main. »
Micaël Razzano
L’idée est de ratisser l’ensemble des domaines qu’on peut étudier dans des instituts bibliques. « Ce n’est pas de manière aussi profonde, mais au bout de cinq ans la personne a pu voir les principaux domaines de manière sérieuse » explique Micaël Razzano. « On propose un programme clé en main. » Le programme de chaque année est diversifié avec une cohérence d’ensemble. Le programme est aussi amené à changer au fur et à mesure des années. « Par exemple ces dernières années, on s’est rendu compte que nous ne proposions peu de contenu sur l’éthique, se rappelle Micaël Razzano. Cela correspondait à l’évolution de la société. Après un sondage auprès des différents centres, nous avons ajusté le programme en 2014. » La durée de la formation a aussi été modifiée : au lancement elle était de trois ans, puis elle est passé à cinq ans, avec la possibilité toutefois d’obtenir une attestation au bout de trois ans. D’autre part, un parcours à la carte est aussi proposé.
Dans le concret, la commission pédagogique, où les trois écoles sont représentées, proposent des orateurs (votés à l’assemblée générale) et décident du programme. Formapré national organise les déplacements des orateurs et donne les modules sur les cinq ans à chaque centre qui fixe les cinq stages annuels. Une fois l’organisation mise en place, le stage est lancé. L’orateur envoie des propositions de lectures dans un premier temps (au minimum cent-cinquante pages), le stagiaire doit remettre un travail sur ces lectures le jour du stage. L’orateur donne un cours d’une durée de huit heures répartis sur le vendredi soir et le samedi. Le samedi matin commence par une courte médiation. A la fin du stage, un devoir est donné au stagiaire qui dispose d’un mois pour l’effectuer et le rendre.
Cette formation à long-terme représente une question d’importance dans un contexte d’immédiateté et de spécialisation. « La dimension académique peut faire peur, l’engagement sur les cinq ans aussi » reconnaît Micaël Razzano. Mais c’est plus global selon lui : « Le fait de réfléchir sa foi n’est pas quelque chose qui attire. Dans les Églises il peut y avoir un certain activisme, les gens disponibles sont directement pris dans les activités. Il n’y a pas toujours ce souci de se poser, de bien réfléchir au contenu de sa foi et de se former. On est dans l’immédiateté et on veut une formation précise directement en lien avec notre engagement. On ne prend pas le temps de poser ce service dans un cadre plus large. C’est ce que fait Formapré. » Un engagement académique à tenir, pour donner de l’épaisseur à son engagement dans l’Eglise, c’est ainsi que l’on pourrait définir Formapré. Une formation qui ouvre des horizons dans le domaine de la réflexion. Et Micaël Razzano l’assure : « au bout de trois ans ceux qui y participent sont pris au jeu ! »
Nous souhaitons que cette formation puisse toujours être plus pertinente […] et que cela puisse se multiplier
Micaël Razzano
Pour s’installer durablement, Formapré a comme projet de rendre les pastorales locales parties prenantes dans les formations, en proposant que la pastorale locale prenne en charge une partie de la formation, l’organisation et le contenu (un stage sur cinq). « Cela reste une formation généraliste, mais on veut se rapprocher des Églises pour pouvoir l’adapter aux besoins de l’ Église » explique Micaël Razzano. « Nous souhaitons que cette formation puisse toujours être plus pertinente, avec une vraie collaboration avec les Églises locales. C’est un outil dont le terrain peut s’emparer et que cela puisse se multiplier. On peut aller jusqu’à dix centres, c’est la limite actuelle par rapport au nombre d’orateurs. Pour l’instant, nous en avons sept… »
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