Pour ceux et celles qui veulent lire l’Évangile de Matthieu en profitant au maximum de leur lecture, que ce soit pour la méditation personnelle, ou en vue de la préparation d’une étude biblique, ou d’une prédication, quelques clés de lecture sont utiles à connaître. En voilà trois, qui sont importantes à mon avis, mais d’autres pourraient être ajoutées.
Jésus, le Fils de Dieu, le Seigneur, est « Emmanuel », dès les premières pages, « ce qui veut dire Dieu avec nous » (Mt 1.23). Cette annonce va trouver un écho tout à la fin, lorsque Jésus dira: « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20). Et au fil du récit, on se demandera comment cette présence de Jésus au milieu de ses disciples se manifeste. Par exemple en Mt 18.20 : « là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » ; ou lorsque Jésus marche sur l’eau dans la tempête : « c’est moi, dit-il, n’ayez pas peur » (Mt 14.27) ; c’est sa présence qui rassure.
Beaucoup de ce qui est demandé des disciples dans l’Évangile de Matthieu ne peut être compris que sur la base de la présence de Jésus avec eux.
Jésus est, chez Matthieu, le maître, celui qu’on écoute parce qu’il a des paroles importantes à prononcer. Chez Matthieu, l’enseignement de Jésus est bien organisé, thématisé, présenté d’une manière directement utile pour la formation des lecteurs. Jésus s’adresse à ses disciples, et il parle longuement ! Le Sermon sur la montagne fait quand même trois longs chapitres… Jésus est certes bien davantage qu’un enseignant, mais il consacre beaucoup de temps à l’enseignement. Matthieu présente Jésus comme quelqu’un qui consacre une part importante de son temps à l’instruction de ses disciples (son instruction concerne aussi parfois les foules), et dont la parole, donnée avec autorité et efficacité, mérite qu’on s’y arrête, c’est-à-dire qu’on prenne le temps de l’écouter, de la comprendre et de l’intégrer.
C’est pour cela qu’on a souvent utilisé Matthieu, dans l’histoire et jusqu’à aujourd’hui, comme un manuel de formation pour les chrétiens.
La mission fait partie de la vocation des disciples. Ce n’est pas pour rien que la fin de l’évangile a eu un rôle si important dans le développement des missions modernes: « allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28.19). Matthieu a une conviction missionnaire forte et ce chapitre 28 n’est que l’aboutissement d’autres réflexions, en particulier celles du chapitre 10, qui est entièrement consacré à la mission. On l’a parfois laissé de côté parce que certaines des instructions missionnaires qu’il donne sont assez radicales, par exemple : « partez sans rien » (pour paraphraser le v.9). Jésus est lui-même le Maître de la moisson/mission (Mt 9.38) ; il est lui-même l’Ouvrier de la moisson/mission, celui qui parcourt le terrain (Mt 9.35). Mais cela ne dispense pas ses disciples d’agir.
Ils sont eux aussi appelés à entrer dans la mission du Maître – et nous après eux – et à faire savoir que Jésus est « celui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1.21).
J’ai rédigé un bref commentaire biblique, orienté vers la méditation du texte, la prédication et l’application à la vie d’aujourd’hui :
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