La lectio divina, qu’est-ce que c’est ? La formule est latine et signifie « lecture divine ». C’est un outil de méditation qui consiste à lire plusieurs fois un texte biblique pour se l’approprier et le laisser nous transformer à l’image du Christ. La lectio divina comprend donc des temps de silence, de prière, et lorsqu’elle est pratiquée en groupe, des temps de partage de ce que le texte nous révèle.
On trouve les premières formes de lectio divina chez les Pères de l’Église, en particulier chez Jérôme, Cassien et Chrysostome (4e-5e siècles). La forme actuelle en quatre étapes (lecture, méditation, prière, contemplation), que nous présenterons plus bas, se retrouve dès le 13e siècle chez Guigues le Chartreux. On retrouvera aussi tous les ingrédients de la lectio divina, même si le terme exact n’y apparaît pas, au moment de la Réforme dans les Actes du Synode de Berne (1532), rédigés par Capiton (un réformateur strasbourgeois).
Aujourd’hui, elle a été remise au goût du jour par le concile Vatican II qui exhorte les fidèles à la pratiquer, et par Enzo Bianchi, le prieur de la communauté œcuménique de Bose, qui a rédigé deux livres sur cet outil de rumination de la Parole. Des méthodes de lecture modernes pratiquées dans certains mouvements évangéliques ont aussi de nombreux points communs avec la lectio divina. C’est par exemple le cas de la méthode OIA (Observation, Interprétation, Application) des GBU (Groupes Bibliques Universitaires).
En bref, la lectio divina est une pratique de méditation de l’Écriture aussi ancienne que l’Église.
La lectio divina peut se pratiquer seul ou en groupe, et les façons de faire peuvent varier d’un groupe à l’autre, d’une personne à l’autre. Je présenterai ici une seule manière de faire, facile à prendre en main.
Comme c’est un outil de méditation biblique, la première chose à faire est de choisir un texte de l’Écriture ! Pour commencer, mieux vaut choisir une section relativement courte. Puis le ou les participant(s) invitent le Saint-Esprit à conduire ce temps de méditation, et à lui/leur parler à travers le texte.
On lit ensuite une première fois le texte à haute voix, et pendant un moment de silence (entre 5 et 10 minutes par exemple), les participants peuvent écrire leurs réflexions en essayant de répondre à la question suivante : « Que dit le texte ? » Si la lectio divina est pratiquée en groupe, on peut prendre ici un temps de partage, au cours duquel chacun peut succinctement proposer ses réflexions au groupe.
Première étape : Que dit le texte ?
On relit ensuite une deuxième fois le texte à haute voix, et pendant le moment de silence suivant, chacun tente de répondre à la question : « Que me dit le texte ? ». C’est le moment où nous faisons le lien entre ce que dit le texte et notre propre vie. À nouveau les participants peuvent partager l’essentiel de leurs réflexions.
Deuxième étape : Que me dit le texte ?
On relit une troisième et dernière fois le texte à haute voix. Cette fois-ci, pendant le temps de silence qui suit, les participants sont invités à répondre au texte, par l’écriture d’une prière. Ceux qui le désirent pourront ensuite partager cette prière à voix haute.
Troisième étape : Les participants sont invités à répondre au texte par la prière
Enfin, l’animateur de la lectio divina conclut par une prière de remerciement, par un Notre Père ou par une autre manière encore. Lorsqu’on est seul, on peut aussi terminer par un temps de contemplation, pendant lequel on reste en silence devant Dieu, appréciant ce qui vient d’être vécu.
En général, les temps de partages en groupe se vivent selon trois règles simples :
Premièrement, c’est un outil qui permet une véritable lecture communautaire de la Bible. Puisque l’objectif n’est pas un partage de connaissances bibliques, chacun est à la même place face au texte, et chacun peut apporter quelque chose à l’autre.
Deuxièmement, c’est un outil inclusif : même les non-chrétiens peuvent participer. En effet, que l’on soit croyant, ou non, à partir du moment où l’on sait lire, on peut répondre aux questions « que dit le texte ? » et « que me dit le texte ? ». Les chrétiens pourraient même être surpris de la fraîcheur du regard de non-croyants sur des textes biens connus (ça a été mon cas lorsque j’ai pratiqué la lectio divina avec des musulmans et des athées).
Enfin, c’est un outil qui fait le lien entre l’enseignement du texte biblique et mon propre vécu. Ce lien est fondamental dans la vie de disciples auxquels le Seigneur a dit : « apprenez-leur à observer/garder/obéir à tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28.20).
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