Dieu nous parle, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre. Sa voix se fera entendre, comprendre, de façon différente. Que ce soit dans la Bible ou dans nos vies, il n’y a pas deux récits identiques de conversion. Tout le monde ne reçoit pas Christ au même moment, ni de la même manière. Et c’est précisément l’objet, la genèse même, du livre de Lee Strobel, puis du film qui en a été tiré en 2017. Athée convaincu, ce journaliste d’investigation assiste, sans comprendre et avec hostilité, à la conversion de sa femme à la fin des années 1970. Leslie Strobel lutte alors pour essayer de parler de Christ et montrer à son mari que, non, elle n’est pas entrée dans une secte. Lui a, rapidement, une idée : puisque sa femme est quelqu’un d’intelligent, de sensé, il peut lui montrer qu’elle se trompe ! Strobel se lance alors dans ce qui sera l’enquête de sa vie : prouver, de façon logique, irréfutable et factuelle, que le christianisme ne repose que sur du vent. Prouver, à sa femme, aux chrétiens, que cette foi qui les anime n’est rien de plus qu’une illusion qui dure depuis deux mille ans. Lee Strobel mobilise alors tous les outils et techniques auxquels il a été formé, prépare minutieusement ses recherches, ne laisse aucune chance au hasard. Il identifie les trois thèmes principaux, qu’il étudiera en détail au fil de son enquête, comme il le ferait pour une affaire judiciaire : la recherche de preuves et de témoins, l’analyse de la personne (du suspect ?) et, enfin, l’examen des faits – ici, la résurrection. Chaque chapitre du livre évoque une affaire réelle, couverte par le journaliste, pour montrer des similitudes avec les éléments du dossier Jésus. Le film, quant à lui, ne suit qu’une seule affaire, et, par ailleurs, est (bien) moins complet que l’ouvrage original. C’est évidemment dommage, mais, en même temps, il semble difficile de résumer deux ans de recherche et quatre cents pages en moins de deux heures… Le spectateur doit donc faire preuve d’une certaine indulgence, et, si les détails l’intéressent (comme c’était mon cas !), il suffit de se plonger dans le livre.
Strobel se lance alors dans ce qui sera l’enquête de sa vie : prouver, de façon logique, irréfutable et factuelle, que le christianisme ne repose que sur du vent.
Strobel passe au crible tous les aspects de l’affaire : fiabilité des manuscrits et des témoins oculaires, recherches archéologiques… Dans le livre, à la fin de cette première partie, le journaliste est finalement obligé d’admettre que le Jésus de la foi et celui de l’histoire sont intrinsèquement liés – et, surtout, que Jésus a vraiment existé. Fin du premier round : Jésus 1 – Strobel 0.
La deuxième étape porte sur le principal suspect : Jésus. Cette recherche passe quasiment à la trappe dans le film – dommage, d’ailleurs. Les preuves de ce deuxième round reposent sur les différents aspects de l’identification du suspect : déclaration de l’identité, état psychologique du suspect, élaboration du profil, confirmation de l’identité par les empreintes digitales. Il s’agit là pour Strobel de chercher les preuves de l’identité de Jésus – qui croyait-il être ? –, mais aussi, évidemment, de vérifier l’état psychologique de cet homme qui affirme être le Fils de Dieu (n’était-il qu’un fou ?). L’enquête de Strobel continue de plus belle. Après avoir prouvé que Jésus était sain d’esprit, la question est maintenant de savoir si ce Galiléen possédait réellement les attributs de Dieu. Enfin, il faut établir un « relevé d’empreintes », vérifier si Jésus est le seul à réunir les caractéristiques du Messie annoncé par les prophètes. Est-il le seul et l’unique qui remplisse toutes les cases ? La réponse est oui. Le combat continue, l’écart se creuse : Jésus gagne le deuxième round.
Qui d’entre nous a envie de mourir pour ce qu’il ou elle sait être un mensonge ?
Le troisième et dernier problème soulevé est sans doute le plus important des trois : la résurrection, à laquelle le film consacre d’ailleurs une grande partie, puisque c’est la pierre angulaire de la foi chrétienne. Encore une fois, Strobel fait appel à différents spécialistes pour répondre aux questions que soulève cet événement. La mort a-t-elle été mise en scène, Jésus n’aurait-il été qu’évanoui à la mise au tombeau ? La résurrection n’était-elle donc qu’une imposture ? Que dire, d’ailleurs, de la tombe vide ? Quid encore des apparitions de Jésus après la croix ? Dans le film, Strobel suggère des hallucinations collectives pour les apparitions postpascales. La psychiatre interviewée, non-chrétienne, affirme alors que ce miracle serait « encore plus grand que la résurrection elle-même ». Au passage, soyez prévenus : le principe de la crucifixion romaine est expliqué de façon particulièrement bien détaillée et précise – dans le film, mais surtout dans le livre (glups). Enfin, Strobel revient sur un ensemble de plusieurs faits, comme, entre autres, que les disciples aient été persécutés et exécutés pour leur foi en Christ. Qui d’entre nous a envie de mourir pour ce qu’il ou elle sait être un mensonge ? Personnellement, pas vraiment… Je vous laisse découvrir les autres thèmes évoqués et surtout les réponses que trouve, malgré lui, Lee Strobel.
La cloche sonne, le combat est fini. Après vingt-et-un mois, le journaliste a achevé son enquête, trouvé toutes les preuves, réuni tous les faits. Il ne lui reste plus qu’à accepter de tirer, non sans mal, les conclusions. Dans le film Jésus l’Enquête, c’est un collègue qui le force à aller au bout de la démarche : il faut conclure cette affaire. Strobel s’avoue alors vaincu à sa femme – Christ a remporté la victoire.
Dieu nous parle, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre. Sa voix se fera entendre, comprendre, de façon différente. Dans le cas de Lee Strobel, c’est presque à l’usure, à force de logique, de recherche, de preuves que Jésus a pu le toucher et se montrer réel, tangible. Certains ont rencontré Christ en personne, en rêve, d’autres se sont pris une claque d’Esprit Saint – comme Paul –, d’autres encore ont cheminé de façon plus douce. The Case For Christ n’est absolument pas un récit d’apologétique, ni une méthode, un livre à jeter à la figure de quelqu’un pour l’évangéliser, c’est simplement le récit, un récit de vie, qui a conduit un homme à Christ. Pour ma part, cette lecture a été un vrai moment d’approfondissement et une piqûre de rappel de l’histoire, l’archéologie, la psychologie, bref, de la réalité, pleine et entière, de Christ. Un peu comme un retour aux sources, en fait. Voir les différentes étapes de réflexion qui ont animé cet athée convaincu a aussi été particulièrement agréable à la lecture. Mon plus grand plaisir dans cet ouvrage, ceci dit, a été de lire, de savourer même, chaque instant où chacune de ses hypothèses, chacun de ses arguments s’effondrait, à la façon d’un château de cartes qui s’écroulerait d’une pichenette. Dans son livre aussi bien que dans l’adaptation, il s’agit du partage du voyage de Lee Strobel, véritable (en)quête spirituelle qu’il a menée et qui l’a mené à la plus grande rencontre de sa vie. Le récit est lui-même le témoin de cette conversion, comme si Lee Strobel nous invitait à l’accompagner sur le chemin qu’il a parcouru. Jésus Christ a existé, a marché sur cette terre, a été crucifié, a ressuscité. Et, surtout, surtout, Christ est vivant. Aujourd’hui.
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