Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi… chez les jeunes ?

Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi… chez les jeunes ?

Dans bien des Églises, si l’on est honnête, le ministère jeunesse ne vit pas ses heures de gloire : ici, les sièges sont vides, là, ce sont les cœurs. Parents et encadreurs désespèrent, accablés de mauvaises nouvelles ; les jeunes errent sans repère, formatés par la culture actuelle. Les exceptions sont adulées et clonées sans discernement. Quelle est la pensée de Dieu dans tout cela ? Quel avenir envisager ?

« Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin. » (1 Jn 2.14) 

Voilà ! Avec Jésus, pas de suspense ni d’incertitude : il s’est personnellement engagé à bâtir son Église, c’est-à-dire les hommes et femmes (vieux et jeunes) qui croient en Lui, de telle sorte que même la mort ne puisse en triompher (Matt. 16 :18) !

Si Dieu a pu faire de Joseph, Daniel, Esther ou Timothée des jeunes passionnés et victorieux, brillant dans une génération corrompue, il peut encore le faire maintenant. Les faux dieux et défis post-modernes ne l’impressionnent pas plus que ceux de Babylone ou de l’Empire romain.

L’assurance des choses qu’on espère (la foi) doit permettre de « s’encourager en l’Éternel » et d’affronter les Goliaths qui paralysent, limitent ou détournent l’œuvre faite auprès de la jeunesse aujourd’hui.

Ça va mal, avouons-le

Certes, la situation est dramatique depuis des années : adolescents et jeunes adultes abandonnent par milliers les lieux de culte où ils ont grandi ! Une étude de l’Institut Barna parue en 2011 rapportait six raisons majeures citées par les Américains interrogés pour expliquer leur désertion :

  1. L’Église est trop protectrice, contraignante, renfermée, ignorante ou indifférente ; elle fait comme si tout ce qui est dehors est mauvais ou dangereux.
  2. L’expérience chrétienne vécue est incomplète, superficielle, ennuyante, peu utile pour faire face au quotidien ; parfois même Dieu semble absent ; la Bible n’est pas assez expliquée.
  3. La foi paraît opposée à la science et déconnectée des avancées modernes ; l’Église n’offre pas de solutions satisfaisantes pour concilier les deux.
  4. Les attentes sur la sexualité contrastent trop avec la culture ambiante ; les jeunes tentés ou qui sont tombés se sentent jugés.
  5. Le caractère exclusif de la foi chrétienne dérange dans un monde de relativisme, où être « politiquement correct » et « vivre ensemble » signifient souvent occulter les différences.
  6. L’Église n’est pas un lieu où poser librement des questions ou exprimer ses doutes ; les jeunes marginaux ou en situation de faiblesse ressentent peu de soutien.

Au-delà de certaines spécificités locales, les mêmes motifs vident les Églises en Europe ou en Afrique.

Tant de méthodes ont pourtant été essayées ! Cajoler, impliquer, menacer, divertir, être « cool » et « relationnel », rivaliser avec les attraits du monde extérieur, changer formes, lieux, looks et communications, etc. Des ressources multiples – et utiles – ont été développées, dont les classiques La jeunesse : une passion, une vision et La jeunesse : ses problèmes, leurs solutions.

Comment contrer cet exode massif ? Plus de programmes ? De créativité ? De moyens ? D’ouvriers ? S’adapter, se moderniser, analyser, c’est mauvais ? Jusqu’où aller par pertinence ? Ne rien changer, être imperméable, est-ce une option ?

La solution est là

Le livre Almost Christian: What the Faith of Our Teenagers is Telling the American Church soulève une question embarrassante : se pourrait-il que la foi des jeunes soit en crise non pas parce qu’ils ont mal compris les enseignements, mais justement parce qu’ils reproduisent trop bien ce qu’ils voient dans la vie des adultes ?  

Les adultes fréquentent peu les réunions de prière et réduisent parfois prier à la maison aux situations d’urgence ; ils lisent leur Bible moins de cinq minutes par jour en moyenne ; ils ne consultent pas toujours Dieu pour les choix au travail, en famille, dans les loisirs…

Le verset au début de ce post interpelle d’abord « les pères ». Il s’agit donc de se demander si : 1) les modèles, leaders, aînés, connaissent réellement « celui qui est dès le commencement » et 2) transmettent cette connaissance à la génération suivante (une exigence divine claire dans Dt 6.1-8) ?

Pour faire des disciples (pas des convertis), l’Église est obligée de remettre Dieu et toute sa Parole au centre de la connaissance ; cette connaissance doit être alliée à une expérience vraie, régulière et personnelle de la présence de Dieu, hors du bâtiment église !

Un disciple écoute les enseignements de son maître, y adhère de tout cœur et les met en pratique ! Les solutions pour sortir de l’impasse sont présentées dans le manuel de vie du Père céleste ; inutile de réinventer la roue. Il suffit de croire et d’obéir à la Vérité.

  • Les jeunes ont besoin de (re)découvrir Jésus-Christ et ce, sans intermédiaire ni effets spéciaux : sa divinité, son unicité, son amour sacrificiel et son appel radical ;
  • Leur relation avec la Bible doit être révolutionnée (entre autres par l’exemple) : l’aimer, la craindre, la lire, la méditer, l’apprendre, la réciter, la pratiquer ;
  • Il leur est indispensable de s’affranchir des raisonnements humains (sentiers battus, rituels et routines religieux) et de voir une démonstration d’Esprit et de puissance (1 Co 2.1-5) dans le concret ; Dieu ne peut plus être cantonné à la théorie ou à certaines sphères ;
  • Il leur faut expérimenter que ce n’est ni par puissance ni par force (Za 4.6-7), mais par grâce, par l’œuvre intérieure de l’Esprit de Dieu, que le croyant est transformé, bâti, comblé et guidé ;
  • Faire des jeunes des témoins, les envoyer évangéliser, les impliquer dans la « moisson » doivent être des priorités (Ac 1.8) ; le ministère jeunesse n’est ni une garderie ni un refuge.

L’apôtre Paul avait compris que le seul message à prêcher, bien que cela paraisse une folie, était « Christ et Christ crucifié », (1 Co 1.17-31). Il n’y aura jamais ni salut ni victoire (ici ou dans l’éternité) sans la croix : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. »(Ap 12.11)


Pour aller plus loin

  • Études de l’Institut Barna, voir : https://www.barna.com/research/six-reasons-young-christians-leave-church/
  • Doug Fields, La jeunesse, une passion, une vision, Éditions Ministères multilingues, Saint-Hubert, Québec, 1999.
  • Mcdowell Josh et Bob Hostetler, La Jeunesse : Ses Problèmes, Leurs Solutions, Éditions Ministères Multilingues, Longueuil, Québec, 2000.
  • Kenda Creasy Dean, Almost Christian: What the Faith of Our Teenagers is Telling the American Church, Oxford University Press Inc., New York, 2010.

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