« Je suis majeur et vacciné ! », c’est souvent ce qu’on dit pour montrer qu’on est responsable et indépendant. En France, la majorité à 18 ans change le statut social des jeunes. Ils sont désormais responsables de leurs actes, ils ont des droits et des devoirs en tant que citoyen. C’est la majorité civile. La Bible parle, elle aussi, d’un passage à la majorité, une majorité particulière.
L’image d’un enfant mineur
Dans le quatrième chapitre de son épître aux Galates, Paul utilise une image de la vie ordinaire de l’époque pour parler d’une réalité qui concerne le chrétien. Il décrit le statut d’un enfant mineur dans le contexte gréco-romain de l’Antiquité. Le jeune enfant était considéré comme un « esclave » (v.1), même s’il était l’héritier de la famille. En plus de cela, il était soumis à des responsables, des tuteurs (v.2). Mais cette situation ne durait que pour un temps : la loi fixait souvent la majorité de l’enfant à la mort du père. Mais pour la situation que décrit Paul, c’est le père qui choisit quand l’enfant devient majeur pour lui donner son héritage (v.2).
Pour Paul, voilà ce à quoi ressemble le peuple de Dieu. Avant d’être chrétien, on était comme cet enfant mineur, soumis à des tuteurs. Ces derniers peuvent représenter la loi de Moïse, mais aussi notre conscience et tout autre enseignement contraire à Dieu, toute tendance charnelle (v.3). Bref, tout ce qui peut nous tenir esclave. Cette enfance ne dure que pour un temps. Car quand Dieu envoie Jésus dans notre monde (v.4), l’être humain peut alors sortir de son enfance et devenir un adulte. L’humanité peut sortir de l’esclavage des forces du monde pour vivre libre en Christ. C’est le passage à la majorité ! Et tout comme on sait que les 18 ans vont arriver un jour dans notre vie, Dieu avait prévu ce moment clé dans l’histoire pour nous libérer de notre esclavage. Pour ce faire, il fallait que Jésus passe par le même processus que nous en étant « né d’une femme » et en étant soumis à la « loi juive » (v.4). Mais ce n’est pas tout, en plus d’être libéré de notre esclavage, on peut être adopté par Dieu ! C’est une adoption spirituelle qui nous rend fils et filles de Dieu. Dieu agrandit sa famille selon un seul critère : la foi en Jésus. On peut donc être majeur et adopté !
Quand Dieu envoie Jésus dans notre monde, l’être humain peut alors sortir de son enfance et devenir un adulte.
La majorité : quels changements ?
Ce nouveau statut produit de véritables changements dans la vie d’une personne. Tout d’abord, l’Esprit de Dieu vient vivre en nous. Il est la « preuve » et le témoin de notre adoption (v.6). À la majorité, un nouveau rapport à Dieu se crée : il n’est plus celui qui a mis des tuteurs pour nous superviser mais il devient notre père adoptif. Une relation parent-enfant est désormais possible. C’est une relation de proximité et d’intimité. Dieu est pour nous un père proche, plein d’amour et disponible quand on crie à lui « Abba Père » (v.6). Ce nouveau rapport laisse la place à l’authenticité, la vulnérabilité et l’honnêteté. En fait, en étant enfant de Dieu, on a droit à une relation semblable à celle que Jésus a avec son Père, parce que nous sommes les frères et sœurs de Jésus. Quand Jésus est venu sur terre, il nous a ouvert la possibilité de vivre la relation qu’il a avec son père. C’est la porte ouverte à toutes les promesses destinées à ses enfants. Grâce à l’adoption, on est héritier de Dieu lui-même (v.7) !
En étant enfant de Dieu, on a droit à une relation semblable à celle que Jésus a avec son Père, parce que nous sommes les frères et sœurs de Jésus.
Une nouvelle loi en Christ
Comme il y a un changement de statut, Paul met le doigt sur un changement juridique : le chrétien n’est plus sous la loi de Moïse mais il est sous une nouvelle loi : la loi de Christ. C’est une loi libératrice parce qu’elle montre que Dieu seul peut nous aider à lui plaire et elle propose le pardon de Dieu en abondance. Cette loi libère parce qu’elle ne condamne pas, mais elle montre que seul l’Esprit saint peut nous aider à faire le bien. C’est lui qui nous transforme de l’intérieur.
Ce que dit Paul va à l’encontre du discours des Judaïsants. Pour ces derniers, il fallait obéir à la loi juive en plus de croire en Jésus, la foi en Christ n’étant pas suffisante. Mais en disant cela, ils devenaient légalistes : avec cette logique, il faut mériter le salut. Paul dit que c’est comme si un enfant une fois majeur redevenait mineur, c’est absurde ! Paul dit à ses frères et sœurs galates de ne pas retourner à l’âge enfantin, de ne pas se soumettre de nouveau au tuteur qui est la loi, mais au contraire, de vivre en tant qu’adulte, majeur, libre et responsable. Ce nouveau statut, c’est le cadeau que Dieu nous fait dans sa grâce, il ne dépend pas de nous. Et c’est mieux ainsi, parce qu’au moins, il est en sécurité, car Dieu est fidèle.
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