Coaching, accompagnement spirituel, relation d’aide… du pareil au même ?

Coaching, accompagnement spirituel, relation d’aide… du pareil au même ?

Dans le monde séculier, les bienfaits de l’accompagnement personnalisé commencent à se faire connaître. Le marché du coaching n’a jamais été autant en vogue ! Dans l’Église, cela ne date pas d’hier de proposer des accompagnements aux chrétiens pour les aider à croître dans leur foi… et heureusement.
En revanche, nous pouvons être facilement perdus face à toutes les formes d’accompagnement proposées. Devrions-nous tous avoir un mentor, un coach, un accompagnateur spirituel et un conseiller en relation d’aide ?

Les différents accompagnements spirituels

L’association « Compagnons de route » définit l’accompagnement spirituel ainsi : « L’accompagnement spirituel répond à la demande d’une personne qui éprouve le besoin d’être accompagnée dans son cheminement avec Dieu. Elle n’a pas nécessairement de ʺproblèmesʺ particuliers. L’accompagnement l’aidera à avancer sur son propre chemin en l’aidant à discerner l’action de Dieu dans sa vie. » Le rôle de l’accompagnateur est d’aider l’accompagné à vivre la présence de Dieu quelle que soit la saison traversée : de désert ou de récolte, de renoncement ou d’exaucement, de deuil ou de naissance, de tristesse ou de joie… C’est un suivi qui n’a pas forcément de date de fin, il trouve sa source dans la tradition ignacienne.

La relation d’aide biblique

La relation d’aide biblique (parfois connue sous son nom anglo-saxon biblical counseling) est un accompagnement centré sur une problématique rencontrée par le chrétien : addiction, problème de couple, péché récurrent, découragement, souffrance particulière etc. Le rôle du conseiller sera d’utiliser la Bible pour aider l’accompagné à trouver des solutions adaptées à sa situation. Le mot biblique parfois utilisé pour définir cette relation est le mot grec katartizô, qui signifie « remettre en état, restaurer ». Ce terme est celui utilisé par l’évangéliste Marc pour décrire ce que faisaient Jacques et Jean quand Jésus les a appelés, ils « réparaient » les filets (Mc 1.19). Selon la formation du conseiller, la relation d’aide aura davantage une teinte d’enseignement biblique, d’approche psychologique, ou un mélange des deux.

Le discipulat

Le discipulat (ou formation de disciples) est une relation où un chrétien, généralement jeune dans la foi, est accompagné par un chrétien un peu plus expérimenté afin de l’aider à poser les bases de sa foi et à devenir un disciple de Jésus. À partir d’un support biblique (comme l’Évangile de Jean), le « disciple » sera amené à découvrir par lui-même les vérités de l’Évangile et à les mettre en pratique. Il sera encouragé à mettre en œuvre une discipline spirituelle via la prière, la méditation biblique, la communion fraternelle, la mise à part de temps dédiés à Dieu etc.

L’accompagnement pastoral

L’accompagnement pastoral est un accompagnement pratiqué par un pasteur ou un responsable d’Église au cours duquel il utilise ses connaissances théologiques et ses qualités relationnelles pour exhorter et enseigner un membre de sa communauté d’Église. Un chrétien peut y avoir recours lorsqu’il se pose des questions d’ordre théologique mais aussi des questions par rapport à son appel, à son service dans l’Église, à son ministère…

Le mentorat

Pour définir la relation de mentorat j’utiliserai la définition proposée par le site disciples.fr : « Le mentorat est une expérience relationnelle dans laquelle une personne (le mentor) [rend capable] une autre personne (le protégé/mentoré) en vue de l’exercice de responsabilités dans l’Église, en partageant avec elle des ressources données par Dieu. » Un chrétien enseignant-orateur pourra être le mentor d’un chrétien qui veut grandir dans son don d’enseignement, un évangéliste pourra « mentorer » un chrétien qui désire grandir dans sa capacité à défendre et proclamer sa foi, une femme mariée depuis plusieurs années pourra être la mentor d’une jeune épouse etc. Le but du mentor est d’utiliser son expérience personnelle pour aider son « protégé » à progresser dans un certain domaine, il pourra aussi, lorsque cela est à propos lui faire bénéficier de ressources ou le recommander auprès d’autres chrétiens afin de lui ouvrir des portes. La relation de l’apôtre Paul avec Timothée en est un bon exemple biblique.

Le coaching

Enfin, le coaching est un type d’accompagnement qui aide le « coaché » à atteindre les objectifs qu’il se fixe. Le « coach » lui posera des questions pertinentes afin d’aider le « coaché » à se fixer des objectifs atteignables et à les atteindre en identifiant ses freins. Le coaching est généralement fixé sur une durée proportionnelle aux types d’objectifs que le coaché veut atteindre.

Une clé importante

Pour conclure sur la description de ces formes d’accompagnement, j’ajouterai que dans chacune d’entre elles, l’écoute de l’accompagné a une place centrale. Ce sont, avant tout des espaces pour s’exprimer sans être jugé, pour se confier, pour se confesser… L’empathie et la bienveillance sont des qualités requises quel que soit l’accompagnement pratiqué. De plus, même si l’accompagnement est centré sur le domaine spirituel de la vie, l’accompagnant se doit de rester sensible à sa santé globale : physique, émotionnelle… et doit avoir l’humilité de rediriger l’accompagné vers une autre forme d’accompagnement s’il le sent nécessaire.

L’accompagnant se doit de rester sensible à sa santé globale : physique, émotionnelle… et doit avoir l’humilité de rediriger l’accompagné vers une autre forme d’accompagnement s’il le sent nécessaire.

Au vu de ces définitions, nous pouvons tout à fait envisager d’avoir recours à chacun de ces accompagnements au cours de notre marche chrétienne.

Avoir différents rôles d’accompagnant ?

Mais alors est-ce envisageable et sage pour une personne de cumuler plusieurs casquettes d’accompagnants ? Si vous êtes face à une personne qui a à cœur l’accompagnement, il y a de fortes chances qu’elle soit familière avec plusieurs types d’accompagnement, ce qui est une richesse pour la pratique. En revanche, pour favoriser un accompagnement sain et sécurisant, il est primordial de poser un cadre avant même de démarrer, c’est-à-dire que les deux intéressés soient au clair sur les attentes de l’un et de l’autre, et que ce cadre soit respecté tout le long de l’accompagnement, (quitte à réajuster en cours de route).

Si je demande à une personne qu’elle devienne mon accompagnatrice spirituelle et qu’elle est aussi formée à la relation d’aide, il faudra qu’elle enlève sa casquette de conseillère en relation d’aide durant les entretiens et je ne devrais pas attendre d’elle des conseils sur ma situation. Si finalement je voulais qu’elle m’accompagne en relation d’aide, nous mettrions fin à l’accompagnement spirituel pour démarrer une nouvelle relation avec d’autres spécificités (ou bien nous définirions d’autres temps que ceux dédiés à l’accompagnement spirituel).

L’accompagnement est une richesse inestimable.

L’accompagnement est une richesse inestimable. Si le monde séculier commence à le comprendre, à combien plus forte raison devons-nous, en tant que chrétiens, l’encourager et le pratiquer ?
La sagesse est bien évidemment de mise pour éviter les dérives ou les abus spirituels. Il est important de se former et que le ministère d’accompagnant soit reconnu par nos responsables mais je crois fermement que Dieu désire nous utiliser, au travers de l’accompagnement, pour bénir, faire grandir, parler, guérir, libérer et le tout pour sa seule gloire !

« Que la Parole de Christ réside au milieu de vous dans toute sa richesse : qu’elle vous inspire une pleine sagesse, pour vous instruire et vous avertir les uns les autres ou pour chanter à Dieu de tout votre cœur des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l’Esprit afin d’exprimer votre reconnaissance à Dieu. » (Col 3.16)

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