En tant que chrétiens nous sommes appelés à rechercher la gloire de Dieu dans tout ce que nous faisons n’est-ce pas ? Cela inclut donc notre manière de nous alimenter… Mais comment donc honorer Dieu par ce que nous mangeons ? Voilà une question à laquelle nous allons essayer d’apporter quelques pistes de réflexions aujourd’hui.
La nourriture dans la Bible
Premièrement, intéressons-nous à la place de l’alimentation dans les Écritures. Dès la création de l’homme et de la femme, après leur avoir confié des missions, Dieu leur donne de quoi manger par les herbes à grain et les fruits des arbres du jardin d’Éden (Gn 1.29). En effet, dès le début, se nourrir est un besoin vital pour que le corps humain fonctionne et puisse accomplir les œuvres que Dieu désire.
Nous prenons aussi conscience par la lecture de la Parole que la nourriture a un caractère symbolique. Citons, par exemple, le moment de Pâques où l’agneau représente Jésus, le sacrifice innocent. Lors de la Cène, le pain rompu est un signe pour le corps de Christ brisé pour nous. Il y aurait de nombreux autres exemples.
La nourriture dans la Bible est également associée aux notions de provision divine, de communion et de commémoration. En Matthieu 6, Jésus rappelle que Dieu le Père connaît nos besoins en termes de nourriture et qu’il y pourvoit, tout comme il nourrit les oiseaux. Le repas de la Cène est une occasion pour les disciples de communier ensemble en tant que corps avec le corps de Jésus. Enfin Dieu transmet des prescriptions alimentaires pour la célébration de certaines fêtes comme pour la fête des prémices (Lv 23) : Dieu commande de ne manger ni pain, ni épis rôtis ou broyés.
Si nous dressons un premier bilan, d’un point de vue individuel, la nourriture alimente notre corps pour lui permettre d’être efficace et un point de vue collectif, partager un repas est un moyen de communier, de commémorer ensemble un évènement et de symboliser des réalités spirituelles.
Conserver ces dimensions bibliques dans notre alimentation est donc un bon moyen d’honorer Dieu. Mais comment réaliser cela dans notre quotidien du XXIème siècle ?
Se nourrir pour être en bonne santé
La première dimension que nous avons évoquée rappelle que la nourriture doit permettre à notre corps de fonctionner correctement : grandir, bouger, réfléchir, digérer, se reproduire… et, après quelques dizaines d’années, de s’adapter aux effets du vieillissement. En un mot, la nourriture doit nous permettre de rester en bonne santé.
Or, avec l’industrialisation de l’alimentation, l’ultra-transformation des produits de supermarchés, l’expansion massive de la publicité quasi mensongère, avoir une alimentation qui nous maintienne en bonne forme n’est pas si aisée.
Trouver des aliments qui apportent des macronutriments de qualité (glucides, protéines et lipides de qualité), ainsi que des micronutriments essentiels (minéraux et des vitamines) et les consommer régulièrement requiert une certaine motivation. Pour autant, le rappel par Paul en 1 Corinthiens 6 que notre corps est le temple du Saint-Esprit suffit à nous faire prendre conscience que cet effort en vaut la peine.
Le rappel par Paul en 1 Corinthiens 6 que notre corps est le temple du Saint-Esprit suffit à nous faire prendre conscience que cet effort en vaut la peine.
Voici quelques astuces santé pour nous y aider :
- Manger des légumes et des fruits à chaque repas, de préférence frais ou surgelés.
- Au maximum, préparer ses repas avec des produits bruts, non transformés.
- Bannir de notre alimentation régulière les produits ultra-transformés de type chips, soda, céréales pour enfants, gâteaux pour le goûter, plats tout préparés.
- Remplacer le beurre par l’huile d’olive de bonne qualité dans nos préparations.
- Limiter la consommation viande rouge à une fois par semaine et privilégier la consommation de poisson.
Se réjouir ensemble
Expérimenter la dimension collective de célébration autour du repas semble assez courant dans notre culture évangélique française. Noël, Pâques, les anniversaires, les Agapes d’Église, le partage de la Cène sont autant d’occasions pour être reconnaissants pour la nourriture, pour cultiver la communion fraternelle et pour se souvenir des réalités spirituelles. Ces évènements sont des temps forts de nos vies d’Églises à entretenir afin de cultiver la communion fraternelle et la joie d’être ensemble. Comme Paul l’exhorte dans l’épître aux Corinthiens, ces moments ne doivent pas dériver vers des excès alimentaires qui leur feraient perdre leur sens premier.
Parallèlement certains régimes alimentaires trop rigides, ne permettant aucun écart, peuvent être des obstacles à cette dimension collective de fête. S’ils s’inscrivent dans le traitement d’une intolérance ou d’une allergie alimentaire, il est nécessaire de s’adapter. Cependant, il est important, à mon sens, que tous prennent part aux instants de réjouissance et de communion autour de la table.
Encourager le plaisir partagé et non individuel de la nourriture nous pousse à trouver notre plaisir dans le partage du repas avec notre prochain plutôt que dans la nourriture elle-même.
De plus, cultiver le plaisir collectif et partagé de la nourriture nous invite à exclure de notre vie les « petits plaisirs individuels cachés » que nous connaissons tous, par exemple suite à une dure journée, à une période émotionnellement difficile ou encore un stress. Encourager le plaisir partagé et non individuel de la nourriture nous pousse à trouver notre plaisir dans le partage du repas avec notre prochain plutôt que dans la nourriture elle-même. Cela peut nous conduire à rechercher d’autres moyens de gérer nos aléas émotionnels que de nous réfugier dans le plaisir de courte durée d’une tablette de chocolat ou d’une énorme pizza.
Des retentissements spirituels
Prendre le temps de réfléchir à sa manière de s’alimenter a aussi des effets très positifs sur notre vie spirituelle individuelle et peut amener des questions pertinentes à se poser. En voici quelques exemples.
S’intéresser à la qualité des aliments plutôt qu’à leur quantité nous rappelle que la qualité de nos temps de nourriture spirituelle vaut mieux qu’une quantité de moments à la va-vite.
Comment vivre de vrais temps de qualité nourrissants avec le Seigneur ?
Avoir une discipline alimentaire intentionnelle nous encourage à réfléchir aussi aux meilleurs moyens de nous nourrir spirituellement et à instaurer des habitudes saines et en matière de prière, de lecture de la Bible, de sabbat, etc.
Ai-je une discipline spirituelle qui me permette de répondre à mes besoins spirituels ?
Faire de la santé de notre corps une priorité nous pousse à désirer aussi la santé spirituelle et à la replacer en haut de notre liste de priorités.
Suis-je en bonne santé spirituelle ?
La nourriture a une place essentielle dans notre vie de tous les jours, nous mangeons en moyenne trois fois par jour, chaque jour ! Ainsi, s’intéresser à comment glorifier Dieu dans notre assiette est un bon moyen de s’intéresser à comment honorer Dieu au quotidien. Poser de petits actes réfléchis dans notre manière de manger en prenant conscience de leur portée spirituelle est une excellente opportunité de garder nos pensées centrées sur les réalités d’en haut et de laisser Dieu entrer dans l’essence de notre vie.
2 Commentaires
“Chercher la gloire de Dieu dans notre assiette”… Le contenu découvert après ce titre a été en partie différent de ce à quoi je m’attendais… Je ne reviens pas sur les propos tenus, mais je vais dans une direction complémentaire.
Personnellement, je tends à l’objectif énoncé en essayant de prendre en compte la provenance des aliments, sur le plan écologique (production avec un minimum d’intrants à défaut de “bio”, la plus locale possible pour réduire les transports…) et social (juste rémunération des producteurs, recours aux labels “commerce équitable” etc)
Merci en tous cas d’aborder ce thème… on ne peut plus quotidien et concret pour nous encourager à suivre l’exhortation biblique “Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu”
J’aimerai partager mon avis sur le sujet de la nutrition physique.
Moi aussi j’ai aussi découvert que la nutrition physique est un don de Dieu.
Mais la nutrition physique me parait être un sujet personnel (adapté à la constitution de la personne), et variable (selon les activités de la personne).
1 – «Manger des légumes et des fruits à chaque repas, de préférence frais ou surgelés» ?
-> peut-être que la consigne n’est pas assez précise pour rester en bonne santé : il faut préciser : l’orange est riche en vitamine C qui accroit l’absorption du fer. Mais il n’y a pas que l’orange qui soit riche en vitamine C, le kiwi aussi. J’en passe. La carotte contient de la pro-vitamine A qui intervient dans le métabolisme du fer. Bien sur le foie de bovin contient beaucoup plus de vitamine A que la carotte, merci Google. J’arrete ici, car ce serait trop long. Cependant il me semble que la plupart des vitamines, oligoéléments et minéraux présents dans les légumes, sont présentent en quantité encore plus importantes dans les produits d’origine animale (oeuf, lait, viande, abats, poisson, crustacé et coquillage).
2 – «Au maximum, préparer ses repas avec des produits bruts, non transformés.» ?
-> La plupart des gens n’ont pas le temps de cuisiner.
D’autre part, il existe des produits artisanaux de très bonnes qualité. Enfin, les produits issus de l’agro-alimentaires sont parfois enrichis en vitamines, etc. et peut-être qu’il suffit de bien les choisir.
3- «Bannir de notre alimentation régulière les produits ultra-transformés de type chips, soda, céréales pour enfants, gâteaux pour le goûter, plats tout préparés.» ?
-> idem 2.
4 – « Remplacer le beurre par l’huile d’olive de bonne qualité dans nos préparations.» ?
Le beurre est riche en vitamine E. C’est vrai que beaucoup d’élevage pratique l’insémination artificielle avec la clique de produits chimiques que j’ignore, et que je ne sais pas si toutes les vaches laitières broutent l’herbe des pâturages, et que donc je ne connais pas la qualité du beurre vendu sur le marché. Mais moi, je préfère prendre les oméga 3 dans les oléagineux (amandes, noix, noisette…), plutôt que dans l’huile d”olive, et cuisiner au beurre plutôt qu’à l’huile.
5 – « Limiter la consommation viande rouge à une fois par semaine et privilégier la consommation de poisson.» ?
->Si vous dites à un ouvrier agricole en maraîchage, ou à une femme de ménage à temps plein, qu’il ne doit manger qu’une seule fois de la viande rouge par semaine, il vous détestera, et il aura raison !
Les viandes de bovin et d’ovin cuites sont riches en fer et en bonnes protéines. Certains en ont besoin tous 2 fois par jour.
La viande de porc non transformée cuite est riche en tout plein de truc très bon pour la santé. Même s’il faut vraiment avoir un moral d’acier pour aller visiter la majorité des élevages de porc français… en consommer permet de finir la journée avec le moral et sans fringales.
Enfin si on devait calculer l’emprunte écologique réelle de chaque aliment avant d’en choisir un, on mourrait de fin avant d’avoir finit de la calculer.
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