Nos Églises sont-elles réellement façonnées par la Bible ? Pour réfléchir à cette question, voilà 10 critères ou questions, que j’emprunte à la théologienne nord-américaine Marva J. Dawn, dans son livre sur l’Église et les enfants (Is It a Lost Cause ? Having the Heart of God for the Church’s Children, Grand Rapids, Eerdmans, 1997, p. 52-61) :
(1) Les prédicateurs prêchent-ils la totalité du message divin, ou seulement ce qui est « politiquement correct » ? Les responsables de la communauté exhortent-ils tous les adultes et les enfants à faire face à l’ensemble de l’Écriture et à ne pas se contenter des parties qui leur conviennent ?
Autrement dit : Laissez-vous constamment l’Écriture transformer votre perception de Dieu, de son action, de vous-même, de l’Église, du monde ?
(2) Le discours des prédicateurs et des divers enseignants et formateurs comprend-il aussi la critique et la mise en question ?
Autrement dit : Respectez-vous l’équilibre biblique entre l’encouragement et la critique ? Comment les Églises pourraient-elles évoluer, changer, renoncer à certains travers issus de la culture ambiante et de la nature humaine (matérialisme, individualisme, etc.), si elles n’entendent jamais un message de « protestation » ?
(3) Dans les divers groupes qui constituent la communauté (des « groupes de maison » au groupe de jeunes), chacun est-il considéré comme une personne responsable de son comportement devant les autres ? chacun reçoit-il le soutien des autres en temps de faiblesse ? chacun bénéficie-t-il de la prière des autres ?
Autrement dit : Vos groupes, et donc votre vie d’Église, permettent-ils au chrétiens de progresser dans la foi, en maturité et en responsabilité ? Et mettent-ils en œuvre, pour ce faire, le sacerdoce universel ?
(4) Est-ce qu’il y a des personnes dans votre Église que vous n’aimez pas ? Si ce n’est pas le cas, où apprendrez-vous à aimer vos ennemis ?
Autrement dit : Votre Église est-elle constituée seulement de gens qui vous ressemblent, en compagnie de qui vous vous sentez bien ? Ou bien est-elle, comme dans le Nouveau Testament, un groupe qui réunit des maîtres et des esclaves, un groupe où l’on peut apprendre à vivre ensemble même si nous n’avons pas a priori de sympathie pour tous ?
Votre Église est-elle constituée seulement de gens qui vous ressemblent, en compagnie de qui vous vous sentez bien ?
(5) Y a-t-il dans votre Église des personnes de diverses origines et des personnes qui ont d’autres capacités que les vôtres ? Est-ce qu’on y trouve des réfugiés, des migrants ? Des personnes handicapées mentales, des personnes qui sont en chaise roulante ?
Autrement dit : votre Église est-elle une « niche de marché », un groupe de gens qui aiment les mêmes choses et vivent de la même manière ? Ou bien peut-on y observer la destruction des barrières qui existent entre les personnes et y apprendre à vivre l’unité dans la diversité ?
(6) La vie communautaire de l’Église dépend-elle beaucoup de l’ensemble des croyants, adultes et enfants, de leurs dons et capacités ? Ou bien au contraire tout repose-t-il sur le pasteur ? (mais alors comment peut-il se consacrer à la Parole et à la prière ?).
Autrement dit : Votre Église est-elle composée de spectateurs, ou de clients, ou de consommateurs, ou bien est-elle en action, en mission, lancée dans un mouvement qui entraîne tout le monde, petits et grands ?
(7) Est-ce que l’ensemble de la communauté se sent responsable de l’initiation à la foi des enfants ?
Autrement dit : La communauté se préoccupe-t-elle de ses enfants ? Et les enfants en ont-ils conscience ? Les jeunes sont-ils intégrés, accueillis, écoutés, encouragés, accompagnés ? L’Église leur donne-t-elle ce qu’ils ne trouveront pas ailleurs : la connaissance de la Bible, des possibilités de service, des activités transgénérationnelles, de la musique chrétienne, des réflexions sur la foi ?
(8) La communauté confie-t-elle aux jeunes des tâches importantes à accomplir ?
Autrement dit : Que font nos Églises de la présence et de l’apport des enfants et des jeunes ? Ont-ils la possibilité, d’une manière ou d’une autre, et à leur mesure, de s’impliquer, de participer, de contribuer aux projets ?
Que font nos Églises de la présence et de l’apport des enfants et des jeunes ?
(9) La communauté encourage-t-elle les enfants à intégrer les Écritures, à en apprendre les doctrines essentielles, à apprécier les grands textes chrétiens de l’histoire, à reconnaître à leur juste valeur les meilleurs cantiques classiques et les meilleurs cantiques contemporains ?
Autrement dit : Les enfants et les jeunes sont-ils intégrés non seulement à l’Église de l’instant présent, mais aussi à l’Église de tous les temps et de tous les lieux. Apprennent-ils à inscrire leur histoire dans la continuité de celles de leurs prédécesseurs ? Leurs racines sont-elles renforcées ?
(10) La communauté va-t-elle au-delà des « efforts d’évangélisation » en formant chaque membre, jeune ou âgé, à témoigner de sa foi, à pratiquer l’hospitalité, à nouer des liens d’amitié avec ceux qui ont besoin d’entendre l’Évangile ?
Autrement dit : Tous les membres de l’Église savent-ils qu’ils sont des témoins de l’amour de Dieu dans le monde ?
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