500 ans de la Réforme : quelle commémoration ?

500 ans de la Réforme : quelle commémoration ?

En 1517, Martin Luther, prêtre et enseignant de théologie à l’université de Wittenberg, rend publiques ses fameuses 95 thèses. Par cet acte symbolique naît un mouvement de retour aux sources bibliques du christianisme, le protestantisme. Rupture radicale dans le monde chrétien de l’époque où l’Église romaine avait la place centrale, la Réforme est devenue un événement que les grandes confessions chrétiennes saluent, même 500 ans après, comme le montre les récents discours du Pape François.

Une commémoration à plusieurs visages

En cette année 2017 d’anniversaire, la commémoration est l’occasion de faire le bilan de l’histoire passée puisque les principales composantes du protestantisme proposent divers outils de rétrospection. L’originalité est au rendez-vous : le mensuel mennonite Christ Seul présente une interview fictive entre Luther et le pasteur luthérien André Birmelé ; ailleurs, une figurine Playmobil de Luther se vend comme des petits pains ; plus solennellement, une exposition mondiale de la Réforme est mise en place à Wittenberg et le mouvement « Vivre la fraternité » organisé par la Fédération Protestante de France travaille à une unité au sein du pluralisme protestant. De son côté, le protestantisme évangélique, aidé par le Conseil National des Évangéliques de France (CNEF), lance le mouvement « Merci Pour la Bible ». D’ailleurs, pourquoi ce choix ?

Merci pour la Bible

Issus eux aussi de la Réformation, les évangéliques ont cette particularité de montrer l’apport des réveils spirituels qui ont suivi et qui ont enrichi le mouvement de la Réforme. Étienne Lhermenault, président du CNEF, insiste sur le fait de ne « pas tomber dans la simple commémoration du passé », d’où l’idée d’une « redécouverte de la Bible […] essentielle et toujours actuelle ».

Ne pas tomber dans la simple commémoration du passé.

Etienne Lhermenault, président du CNEF

« Merci pour la Bible » a donc pour objectif de faire mieux connaître la Bible et son message aux Français et a pour support essentiel une plateforme de partage d’outils que l’on trouve sur www.mercipourlabible.fr. L’utilisateur peut y trouver des ressources et même en ajouter. On retient notamment les 85 panneaux de l’exposition « 500 ans du protestantisme » (organisé par Bouge ta France) ; l’exposition « le Fil rouge », quant à elle, reprend de manière atypique les grands moments de l’histoire ; Konect s’ajoute à la liste des applications mobiles à avoir. Les événements s’organisent autour de concerts, visionnages de film, rencontres et autres conférences. Ceci afin de « valoriser des initiatives locales ou régionales plutôt que la promotion d’un grand événement national unique » insiste Étienne Lhermenault.

Semper reformanda

Pour les chrétiens protestants, cette commémoration souligne la volonté d’être une Église sans cesse réformée par la Parole de Dieu, comme le rappelle le principe même de la Réforme semper reformanda. Étienne Lhermenault y voit un attachement à l’Écriture, à la grâce de Dieu ainsi qu’une sensibilité à son Esprit. Pour le président du CNEF, il y a encore un besoin de réforme chez les évangéliques : « L’enjeu des années qui viennent, c’est que la croissance numérique des évangéliques en France s’accompagne d’un approfondissement de la foi et d’une croissance en maturité. ». Pour cela, il préconise de veiller à la formation des responsables d’Église, à la sanctification des chrétiens et à l’évangélisation dans le monde.

Pour le président du CNEF, il y a encore un besoin de réforme chez les évangéliques.

Dans cette optique, nous vous encourageons à vous rendre sur le site Internet « Merci pour la Bible » afin de le faire connaître et de participer à l’offre d’événements. L’esprit de la Réforme continue de vivre dans nos Églises, faisons partie de ceux qui le mettent en valeur.

Pour aller plus loin

1 Commentaire

  • Francois BLUM 14 septembre 2017 11 h 13 min

    Célébrer les 500 ans de la réforme , à laquelle Luther a clairement contribué, sans rappeler clairement et ouvertement son enseignement et sa théologie fondamentalement opposée au peuple juif, dont nous avons hérité l’ancien testament, est un oubli majeur et fautif.

    Mais aussi demander l’enlèvement de la sculpture antisémite “Judensau” (la truie des juifs) qui trône sur le mur de la cathédrale de Wittenberg, comme sur une cinquantaine d’autres cathédrales et temples en Allemagne et en Alsace-Lorraine.

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