La traduction de la Bible est une discipline exigeante mais ô combien nécessaire. Les étudiants en théologie en font pour certains l’expérience pendant leurs cours de langues anciennes et d’exégèse.
Dans nos milieux francophones, beaucoup bénéficient de la diversité des versions disponibles (Bible de Jérusalem, Nouvelle français courant, Bible du Semeur, Parole de Vie, Nouvelle Bible Segond, Darby, pour donner une liste non exhaustive). Mais ça n’est pas le cas pour tout le monde. En effet, ce sont encore plus de 255 millions de personnes qui n’ont pas accès au texte biblique dans leur langue.
La traduction de la Bible en quelques chiffres
Pourtant, au cours de ces cinq dernières années, ce sont 270 traductions qui ont vu le jour, utilisées par 1, 7 milliards de personnes. On compte jusqu’à 7,2 milliards de personnes qui ont accès aux Écritures dans leur propre langue, ce qui constitue plus de 7359 langues. Malgré ces chiffres encourageants, le chantier est encore à poursuivre.
Les Sociétés bibliques se sont alors lancées dans la mise en œuvre d’une feuille de route pour la traduction biblique : une aventure ambitieuse sur 20 ans visant à produire 1200 traductions (d’ici 2038), et rendant ainsi les Écritures accessibles à plus de 600 millions de personnes. Ce sont, en résumé, 277 traductions en cours et plus de 860 autres à lancer. Ce sont donc 1, 5 milliards de personnes qui attendent encore d’avoir la Bible intégrale dans leur langue[1] .
Le Sycomore, une revue de traduction biblique
Ces chiffres nous donnent une idée de l’étendue du travail qu’il reste à faire. Et ce chantier de grande envergure nécessite nombre d’ouvriers qualifiés à qui fournir des ressources aussi riches et fiables que possible. C’est là l’objectif de la revue Le Sycomore[2], éditée depuis 1996 et proposée par l’Alliance biblique universelle : nourrir la pensée des traducteurs et leur offrir des matériaux pour construire une bonne traduction.
Car traduire, c’est réfléchir sur le choix des termes et leur sens dans le texte source ; c’est réfléchir à la compréhension qu’en aura la langue cible dans sa propre culture et donc à la réception du texte biblique. Aussi, Le Sycomore s’efforce de présenter des réflexions scientifiques, théologiques et linguistiques pertinentes, données par des auteurs qualifiés. Ce sont aussi des propositions de ressources plus diverses, comme la série de documentaires sur les pays de la Bible[3], la présentation de différentes bibles d’études et de nouvelles versions, ainsi que des propositions de formations. Ce sont autant d’articles et de recensions mis à disposition du public pour comprendre et saisir les enjeux avec lesquels la traduction biblique doit composer et auxquels elle se doit de faire face. Et cela, pour que le plus grand nombre puisse bénéficier d’une traduction de qualité dans leur propre langue. Mais surtout, in fine, c’est donner l’occasion au plus grand nombre de découvrir Dieu et son Évangile à travers les Écritures. Un vaste champ missionnaire !
… traduire, c’est réfléchir sur le choix des termes et leur sens dans le texte source ; c’est réfléchir à la compréhension qu’en aura la langue cible dans sa propre culture et donc à la réception du texte biblique
Conseillers en traduction, linguistes, exégètes, théologiens, spécialistes de l’Ancien Testament et du Nouveau apportent leur contribution et ne cessent d’enrichir la réflexion autour de la traduction de la Bible grâce à leurs analyses et observations. Des auteurs comme Jean-Claude Margot, René Péter-Contesse, Jacques Nicole, Lynell Zogbo et bien d’autres ont participé ou continuent de participer en écrivant sur de sujets aussi divers que la traduction du terme clé « souffle » dans le livre de l’Ecclésiaste, la traduction « inclusive », le « rire » dans l’Ancien Testament, ou bien le terme « Seigneur » comme traduction de kurios…
C’est bien parce que la traduction de la Bible exige fiabilité, qualité et accessibilité que Le Sycomore a été créé. Car elle n’est jamais un processus définitivement achevé, en perpétuelle évolution, elle cherche à utiliser tous les moyens technologiques modernes disponibles. C’est pourquoi Le Sycomore veut également donner l’opportunité aux acteurs de la traduction de la Bible de contribuer par leurs réflexions et analyses au sein de cette revue.
La traduction n’est jamais un processus définitivement achevé, en perpétuelle évolution, elle cherche à utiliser tous les moyens technologiques modernes disponibles
En bref, Le Sycomore se veut être un outil au service de quiconque s’intéresse ou travaille à la traduction biblique, qu’il soit étudiant en théologie, conseiller en traduction ou « simple lecteur » des Écritures.
Retrouvez Le Sycomore disponible gratuitement et en ligne sur http://www.ubs-translations.org/sycomore/. Vous pouvez également proposer vos articles au rédacteur en chef Andy Warren : awarren@biblesocieties.org
[1] Toutes ces infos et plus de détails sont disponibles sur https://www.alliancebiblique.fr/alliance-biblique-universelle/statistiques-de-la-traduction-des-ecritures-pour-2019
[2] Le Sycomore est une revue scientifique traitant de plusieurs domaines d’enquête qui contribuent à la pratique de la traduction de la Bible, par exemple, la linguistique, l’anthropologie, l’exégèse, la théologie, la philologie, la théorie de la traduction, l’utilisation des Saintes Écritures. Cette revue est publiée au nom de l’Alliance biblique universelle et en partenariat avec la SIL. Son comité éditorial comprend des spécialistes internationaux en traduction de la Bible. Les contributions proviennent pour la plupart de traducteurs de la Bible et de conseillers en traduction de la Bible, mais aussi de pratiquants et de théoriciens dans tout domaine apparenté. Un langage non technique est visé pour atteindre un public large parmi les traducteurs de la Bible, les institutions académiques et les Églises, et pour permettre à toutes les parties prenantes d’entrer en dialogue.
[3] DVD, Gros plan sur les pays de la Bible, fait par l’Alliance biblique universelle.
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